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Si ça ne vient pas de l'AFP c'est que ça n'est pas réellement arrivé!


Boca, tes Barrabravas impitoyables! 4

Publié par Desmoulins sur 28 Septembre 2013, 19:58pm

Catégories : #Barra Bravas

On s'en doutait que le dernier match à la Bombonera n'avait aucunement réglé le problème et que les prochaines confrontations sportives de Boca pouvaient potentiellement devenir des matchs à risques élevées d'affrontements entre les deux parties. La police s'est donc mise à surveiller un peu plus l'hinchada xeneize.

Fin novembre de la même année, la police interceptera plusieurs bus qui transportaient la barrabrava “oficial” de Boca Juniors vers la Province de Mendoza. Ces bus étaient arrivés dès l'aube à Mendoza avec à leur tête Mazzaro, le bras droit de MM. Les policiers fouilleront les cars et y trouveront des armes, des petites doses de cocaïne et de marijuana et 200 bouteilles de boissons alcoolisées, elle n'effectuera pourtant aucune arrestation. Les barras reprendront ensuite la route selon un itinéraire imposé avec des points de contrôles, tandis qu'un hélicoptère survolait tout la zone du parcours jusqu’à Godoy Cruz, lieu du match qui ne connaîtra aucun problème vu que Di Zeo et sa bande n'y était pas. Le tournoi d'ouverture se termine avec la victoire de Boca, un moment d'allégresse pour tout supporter xeneize coïncidant aussi d'ailleurs avec l'élection du nouveau président de Boca Daniel Angelici. Mais comme d'habitude l'actualité de la 12 allait assombrir ce tableau idyllique.

Encore une histoire des plus étranges, la disparition d'un banquier, Miguel Sofia, 41 ans va mettre en lumière une énième fois les méthodes et le pouvoir de nuisance des barrabravas et plus particulièrement celle de La 12. Plusieurs journaux généralistes argentins (la Nacion ; la Capital ; Clarin ; Perfil) à l'époque s'émeuvent du sort incertain de l'homme (à ne pas confondre avec un tristement célèbre tortionnaire des escadrons de la mort) qui aurait selon eux été un témoin privilégié d'un blanchiment d'argent impliquant des membres de "La Chocolatada" la première ligne de frappe de La 12, une faction qui cristallise tous les fantasmes liés au barrabravas.

Le côté obscur

C'est elle qui gère le merchandising, le stationnement dans les parkings autour du stade, les abonnements, les pourcentages sur les transferts, les billets pour le Musée de Boca ou pour les concerts à la Bombonera plus une participation rémunérée auprès des politiques de Buenos-Aires lors des diverses campagnes électorales, c'est à la fois la partie visible et  immergée de l'iceberg en quelque sorte. Car elle gère aussi tout le côté obscur lié au crime organisé (vols à mains armée, cambriolages, trafic d'armes et de drogues). C'est cette faction qui aurait mis la pression sur Sofia à cause de mauvais placements financiers de cet argent blanchi, l'homme s'est caché plus d'une semaine afin d'échapper à la vindicte des barrabravas.

Une semaine avant "sa fuite", Sofia aurait rencontré deux leaders de La 12, selon le fils de Sofia qui avait déposé plainte pour enlèvement auprès du procureur, les deux hommes étaient surnommés "Juanjo" et "Pelado" or Pelado est le surnon de Mazzaro au sein de La 12. Les deux hommes demandèrent à Sofia de leur blanchir 500 000 pesos en dollars. Plusieurs jours plus tard, voyant que les "dollars" ne revenait pas, les deux hommes sont allés voir Sofia, qui habitait dans le quartier San Miguel, mais celui-ci avait déjà pris le maquis, ils menacèrent donc sa famille de représailles si Miguel ne remboursait pas. Sofia au bout du compte aurait trouvé de quoi rembourser et pu retourner chez lui 1 semaine plus tard c'est en tout cas ce que pensent les journaux. On n'entendra plus jamais parler de cette affaire. Cette affaire certes n'est pas un scoop, tout le monde en Argentine sait comment les barrabravas peuvent être gérés mais la liste des méfaits de cette Chocolatada est assez ahurissante en voici quelques uns :

- L'un des chefs de la barra de Boca Barra “el uruguayo” Richard, avait essayé en vain de s’opposer aux actes criminels de la primera linea lorsqu’il avait brièvement dirigé La 12 tandis que Di Zeo était en prison. En représailles, un de ses enfants avait été kidnappé pendant plus d'une journée. Une action de La Chocolatada selon les policiers.

- La Chocolatada est aussi actuellement soupçonnée d’être impliquée dans la mort d’un officier de la Police Fédérale tué après un cambriolage survenu dans le barrio porteño de Flores en 2011.

- En 2008, le procureur de San Isidro Grau Diego avait inculpé quatre membres de La 12, pour leur implication présumée dans les meurtres de deux Colombiens sur le parking d'un centre commercial à Martinez, dans la province de Buenos Aires. Le double assassinat était lié au trafic de drogue international. 

Dans le contexte de l'affaire de la disparition de Miguel Sofía, Mauro Martín et son bras droit Maximiliano Mazzaro, ont été présentés devant un procureur fédéral de San Isidro en charge de l'enquête mais aucunes charges d’accusations pour des faits d'enlèvement et d'extorsion ne pèseront sur eux. As usual.

Daniel Angelici président de Boca (RomaPress)

Daniel Angelici président de Boca (RomaPress)

Revenons en au président de Boca nouvellement élu, Daniel Angelici, cette élection est de première importance et d'autant plus pour Di Zeo qui est un proche d'Angelici mais surtout du nouveau responsable sécurité du stade, le procureur fédéral Carlos Stornelli. Ils sont tellement amis que Stornelli était présent au mariage de Di Zeo et il avait même recruté la femme de ce dernier, Soledad Spinetto,  pour travailler avec lui comme secrétaire quand il était Ministre de la Sécurité du Gouverneur Daniel Scioli. C'est beau non? On pourrait croire à une télé novela. Mauro Martin lui qui avait pris le parti de la réélection de Jorge Ameal a tenté un coup de bluff en contactant rapidement le nouveau Président pour lui garantir une "paix sociale" en échange du maintien des avantages données à la barra "officielle". Dans son rôle de chef de la sécurité, Carlos a tout de même rencontré les deux factions de La 12 courant avril 2012 dans le but d'arriver à un compromis pacifique. Mais après une discussion tendue il a été giflé par Santiago "El Gitano" Lancry dans la rue, après que Carlos l'ait menacé de l'interdire de stade, El Gitano lui aurait répondu "ça fait 35 ans que j'y vais au stade personne ne peut m'interdire l'accès espèce de taré" et il lui colla deux gifles et lui cassa deux doigts. Comme réunion pacifique on fait mieux. Lancry était là en tant que représentant de Mauro Martin, El Gitano est un poids lourd (au propre comme au figuré) de la barra boquense, arrivé sous El Abuelo il en est vite devenu un des leaders.

Gitano (à gauche) du temps d'El Abuelo (au centre)

Gitano (à gauche) du temps d'El Abuelo (au centre)

L'histoire judiciaire indique que Lancry 54 ans (en 2012) avait été impliqué dans l'affaire de la mort d'un fan de Racing Roberto Basile, tué par balles en 1983. Lié au Parti radical, il a rejoint la Législature de Buenos Aires en 1989 comme chef de la sécurité (oui ça ne s'invente pas) et rejoint la première ligne de "La 12" jusqu'au moment où il a pris le contrôle ultime quand "El Abuelo", a été arrêté en 1994 pour l'assassinat de deux fans de River 1994. Plus tard, "El gitano" deviendra très ami avec les frères Rafael et Fernando Di Zeo, avec qui il a toujours eu de bonnes relations. En 2003, il a été jugé et placé en détention dans l'affaire de  l'affrontement entre les fans de Boca Juniors et Chacarita, le 31 Août 2003. Lorsqu'il est libéré de prison, il a été remplacé dans les paravalanchas mais il a conservé son influence sur l'activité logistique de la barra. Bien que proche des Di Zeo, Lancry a su faire sa place au sein de leaders de la 12 de MM et c'est bien en tant que médiateur qu'il s'impose à l'époque entre les deux parties d'ou sa présence à la réunion ce qui n'a semble-t-il pas plus au Carlos.

Mais où est Di Zeo ?

Mais Di Zeo que fait il pendant ce temps là? Et bien Monsieur a encore des problèmes judiciaires, toujours lié aux affrontements de 2003 contre la barra de Chacarita et comme il est ids depuis le dernier match à la Bombonera et bien il ronge son frein. Tant bien que mal le tournoi de Fermeture ne connaîtra pas de problèmes particuliers. Les affidés de Di Zeo attendant le retour et la fin des ennuis judiciaires du chef pour reprendre l'initiative. Et celle-ci va faire des étincelles. Le 25 août 2012, un déplacement banal pour la "12 oficial" de MM quand soudain sur l'autoroute Rosario-Santa Fe le bus du chef est touché par des balles, 4 blessés sont relevés Debaux touché à la bouche, deux jeunes Brayan Arroyo 19 ans Juan Gonzalez, 26 ans et surtout Mauro Martin gravement touché à l'estomac. Transporté à l'hôpital ces jours ne sont pas en danger mais le coup est rude. Dès le lendemain l'avocat de Di Zeo affirme que son client n'avait pas bougé de Buenos Aires et qu'il ne pouvait être tenu pour responsable de l'attaque.

La direction de Boca réagira rapidement en ordonnant 67 interdictions de stade dont de nombreux hommes de Di Zeo,  de Marcelo Aravena et de l’Uruguayo Richard, les trois principaux opposants à Mauro Martin, bien que quelques fidèles de Mazzaro soient présents sur cette liste (ainsi que le principal intéressé), on y mentionne pas le nom de Mazzaro ni ceux de nombreux autres leaders et proches de Martin comme Oscar Otazú (impliqué dans des violences lors d’un match contre Estudiantes), Abel Abregu, Santiago Lancry, Sergio Paquinco Caccialuppi, Mariano de La Chocolatada, Carlitos de Virreyes, Daniel de San Justo ou encore el Negro Juan Gutiérrez. Cette liste a été signée par Carlos Stornelli l'ami de Di Zeo, une manière peut être pour la direction de Boca Juniors de conserver des interlocuteurs officiels dans les tribunes de la Bombonera et ce faisant c'est Mazzaro qui a fait son entrée à la tête de la 12 pour le match suivant contre Independiente.

Mais que pense les autres supporters de Boca de ces incidents? De ces querelles fratricides et bien on a eu un début de réponse le match suivant à la Bombonera puisqu’avant le début de la rencontre contre l'Atletico Rafaela, les socios et les hinchas ont, depuis l’ensemble des autres tribunes, sifflé "La 12", la barra de Boca Juniors qui chantait en hommage à son chef, Mauro Martin, "Mauro, querido, la 12 está contigo", interdit de stade après les incidents de Santa Fe, et contre Rafael Di Zeo. Ils ont même repris en coeur un vibrant "Dale Boca, Dale Boca!", signe de l’exaspération du peuple boquense face à la flambée de violence qui touche depuis des mois la barra de Boca. Hélas pour eux ils n'ont pas encore tout vu, les factions ennemis continueront à se tirer la bourre jusqu'à un point de non retour qui poussera à n'en pas douter les frères ennemis à se haïr encore plus et à chercher vengeance. 

La suite au prochain épisode! http://jean-philippe.savry.over-blog.com/article-boca-tes-barrabravas-impitoyables-5-120425042.html

 

Sources : el nacion, el capital, clarin, curva1899, perfil

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