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Si ça ne vient pas de l'AFP c'est que ça n'est pas réellement arrivé!


Boca, tes Barrabravas impitoyables! 3

Publié par Desmoulins sur 14 Septembre 2013, 18:00pm

Catégories : #Barra Bravas

On  démarre fort cette troisième partie avec Rafael Di Zeo qui montre les muscles enfin disons plutôt qu'il montre tout le pouvoir qu'il a pu acquérir en 11 ans de leadership de la 12. On n'imagine pas vu de France ce que cette place vous procure comme passes-droits, contacts et amitiés. Notre Rafa peut s'enorgueillir d'avoir dans ses manches de sérieux atouts, tout d'abord celui de Marcelo Mallo un homme politique connu pour faire le lien entre le gouvernement Kirchner et ce qu'on appelle les HUA (Hinchadas Unidas Argentinas). Cette association a été formée afin de soutenir la sélection argentine lors des compétitions internationales, mais elle a aussi une réputation sulfureuse dû notamment à ce Marcelo Mallo, connu pour être l'ancien bras-droit au gouvernement de Nestor Kirchner l'ex président argentin (2003-07).

Certains Barrabravas notamment accusent cette association de faire de la politique sur le dos des Hinchadas et d'essayer même d'en faire des militants Péroniste (mouvement de masse argentin créé autour de Juan Péron et le parti justicialiste dans les années 40) dont se réclamait le gouvernement de l'époque de Cristina Kirchner, élue en 2007 à la suite de son mari Nestor Kirchner (C. Kirchner qui a été réélue en octobre 2011 pour un second mandat).

Ces "Hinchadas Unidas Argentinas" sont nés en 2009 sous l'impulsion du gouvernement Kirchner en tant qu'ONG et celle-ci regroupait les Barras de 43 clubs argentins (de la division A à la D). Une sorte d'union de supporter financé par le gouvernement (bien que celui-ci l'ai toujours nié) afin de soudoyer les barra et les inciter à ne plus commettre de violences. A l'instar de l'ONG "save the football" cette union se veut précurseur au sein des barra sud-américaines afin de faire règner la paix entre elles. Un bien beau programme certes mais totalement factice. En 2010 le scandale des 10 barras refoulés en Afrique du Sud (dont certains étaient recherchés pour meurtres et autres affaires délictueuses voir article précédent) jeta l'opprobre sur cette organisation.

Une ONG coquille vide

Aujourd'hui cette ONG existe toujours et attend de servir celui qui la financera. Pour les bilingues espagnols voici un article à charge où vous remarquerez le nom "los borrachos del tablon" la barra de River car celle-ci est vivement opposée à cette organisation car à bien des égards ils sont très hostiles à Kirchner et autres politiciens du centre gauche tout comme au parti pris du président de l'AFA (la fédération argentine de foot) Julio Gondrona pour Boca (il est aussi très ami avec Di Zeo). La présence assez marquée des barra de Boca ne facilite pas non plus.

D'autant plus et revenons en à notre fil rouge que le Di Zeo a réussit à se faire intégrer membre du conseil d'administration des HUA en septembre 2011, une place assez enviée et qui lui permet un peu de s'affirmer comme l'homme fort du moment. Rafa avait d'ailleurs profité de la tournée européenne de Boca en juillet (accompagné de la primera linea de Mauro Martin) pour faire un tour à la Bombonera avec 70 sbires pour mettre la pression aux dirigeants pour que ceux-ci les réassocient à la gestion de la 12. A peine deux semaines après avoir été introduit au conseil d'administration des HUA, les hostilités commencèrent plus sérieusement. Rafa et ses troupes ont tout simplement attaqué les locaux de la 12, profitant du déplacement de Mauro Martin partis avec 5 bus soutenir Boca lors d'un match amical à Catamarca (Nord-Ouest de l'Argentine) contre l'Estudiantes La Plata. Deux hommes se trouvaient dans le local et ont été sérieusement blessés. Durant ce match amical, la 12 de Mauro Martin a exhibé des banderoles contre Di Zeo "Rafa cagon", "Rafa boton" et entonné des chants laissant peu de place au doute "“a todos los traidores los vamos a matar” ("tous les traîtres nous les tuerons")  ou "si esta no es La 12, La 12 dónde está", la guerre était bien déclarée. http://2.bp.blogspot.com/-BuF_yb2s1mg/TpH06rnrZKI/AAAAAAAAAxc/A_n0DY8w9-g/s1600/aelh9.jpg

 

Quelque jours plus tard seulement, Rafa et 150 fidèles se présentèrent devant la Bombonera afin de rencontrer Jorge Amor Ameal, le Président de l'institution xeneize qui recevra une délégation dans son bureau. Rafa y a exposé ses desiderata comptant bien profiter du contexte bordélique. En effet il y aura bientôt de nouvelles élections pour désigner l'équipe dirigeante de Boca, les dirigeants ne savent que trop bien l'importance des barras en cette période. En octobre 2011 Boca est même 1er dans le tournoi de clôture, une mauvaise gestion extra-sportive pourrait tout ruiné. La tension est de plus en plus vive, les dirigeants xeneize annoncent 900 policiers (et dire qu'en France on en avait 1500 tout juste bon à boire leurs bières toute la soirée enfin bon) pour assurer la sécurité du prochain match à domicile contre Belgrano où je vous l'annonce de suite il ne se passera rien.

Fin octobre ça bouge de nouveau et alors que Boca Juniors domine l'Apertura avec six points d'avance sur l'Atletico Rafaela, qui sera le prochain adversaire de Boca à la Bombonera. Mais ce match aura surtout pour attraction le retour de Rafa, car l'opération de lobbying de celui-ci a porté ses fruits, il a récupéré sa carte de membre qui lui avait été retirée alors qu'il purgeait sa peine en prison et ce après la tenue de pourparlers quelques jours avant avec le Président de Boca. Tout à été fait pour que les deux factions ne se croisent pas (interdiction de rentrer et de sortir en même temps, barrages policiers ect...). Le groupe de "Rafa" (1000 Hinchas venus à bord de 16 bus ben oui le trajet à domicile tu le fais aussi en car ma gueule) a été placé dans la "bandeja del medio" du virage en face de la 12. Lui et ses potes ont d'abord pris soin de faire le maximum de zbeul aux alentours du stade puis pour rentrer ils ont défoncé les tourniquets (ben ouais c'est des bâtards eux!) et pétés les caméras de sécurité, en bref c'est des barrabravas, on leur file des places gratos et ils pètent tout en retour, la famille quoi! Enfin pour être honnête Rafa sera accusé plus tard d'avoir fait rentrer des gens avec de faux billets qui selon lui, lui auraient été donnés par les dirigeants de Boca ce que le président du club réfutera. Bref durant le match les caméras se sont souvent tournés vers les deux leaders (bien reconnaissables malgré la masse de gens dans le stade) et les chants et les gestes ont été sans équivoque d’un côté comme de l’autre avec notamment ce signe de "gorge tranchée" fait par Martín en direction de Rafa auquel les fidèles ont répondu avec des chants menaçants.

Mauro Martin (tn.com.ar)

Mauro Martin (tn.com.ar)

Une pensée pour les photographes qui ont attendus ce simple geste pour faire leur tof de l'année.

En quittant la Bombonera après ce match, Di Zeo a demandé l’égalité des droits et avantages donné par les dirigeants boquense à la barra brava xeneize. En tout cas les dirigeants de Boca eux, réduiront le quota de places pour le déplacement à "Velez" (enfin c'est un court déplacement vu que Velez se trouve à Buenos Aires). Les deux bonhommes que sont Mauro et Rafa eux, ben leurs gestes de menaces ont tellement fait le tour des médias que la justice les ont cité à comparaitre la semaine suivante pour comportements illicites et menaces pour l'un et actes de violence pour l'autre.

Lors de cet audience ils feront l’objet d’une interdiction d’accès à n'importe quel événement sportif et ils ne devront pas, se trouver à moins de 500 mètres d’un stade les jours de matchs de Boca. Petite anecdote pour la route, les deux mectons ont été convoqués...à la même heure !!! Heureusement sans mal. Mais c'est pas encore ça le plus drôle, le Comité de sécurité de la Fédération a décidé que Boca Juniors ne disposerait, pour des raisons de sécurité, que de 2000 billets pour leur prochain match à Velez et qu'ils seront attribués selon un classement des socios établi par le club, mais qui ne peut pas inclure de barrabravas… Boca Juniors envoya donc une liste de 3500 noms sur laquelle n’apparaissent ni Mauro Martín ni Rafael Di Zeo, mais vers la 1600ème position apparaît pourtant, Maximiliano Mazzaro, le "numéro deux" de la 12. Il sera supprimé plus tard et la liste sera de nouveau vérifiée pour établir une liste de 2000 chanceux, mais preuve en est les dirigeants de Boca avaient l'air perturbés en cette fin d'année 2011.


La suite au prochain épisode! http://jean-philippe.savry.over-blog.com/article-boca-tes-barrabravas-impitoyables-120301895.html


Sources: Clarin, curva1899, Ole.


Un article en français du petit journal (non pas celui du fade yann barthès) http://www.lepetitjournal.com/buenos-aires/societe/enjeux/59844-societe-barrabravas-les-relations-dangereuses-12  ; http://www.lepetitjournal.com/buenos-aires/societe/enjeux/59799-societe-barrabravas-les-relations-dangereuses-22

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